Il n'y a pas très longtemps, j'ai été invité (pour la première fois) à dîner par un collègue, avec d'autres collègues (non végé). J'ai bien précisé mon régime végétalien - tout en indiquant que je ne souhaitais pas l'imposer et pourrais me contenter de ne toucher qu'à la partie végétale du repas- et ai eu l'agréable surprise d'apprendre à mon arrivée que tout le repas serait végétalien, hormis, pour ceux qui voulaient, de la charcuterie en apéritif (à côté de cacahuètes et autres bricoles végétales) et d'un complément de boule de glace au dessert principal. Tout était délicieux, je n'ai eu droit à aucune remarque négative sur le végétalisme, on m'a même complimenté pour la terrine de pois cassés (ultra-facile à réaliser) que j'avais apportée en guise d'entrée. Pourtant, je crois que mes hôtes aiment vraiment la viande... Et à l'arrivée, une partie des invités a tout de suite signalé que l'absence de viande ne lui posait pas de problème (nos hôtes ayant plus ou moins suggéré de bien profiter de la charcuterie apéritive, la suite étant végétalienne) car l'habitude de la famille était de toute façon de ne jamais manger de viande le soir.
Autre expérience, encore plus récente, en déplacement professionnel à Clermont-Ferrand, où là se nourrir végétalien était plus difficile (un restaurant vietnamien m'a bien aidé !) : je ne me suis pas inscrit au dîner du colloque (offert) auquel je participais, étant donné l'absence totale de choix végétalien (et même végétarien pour le plat de résistance). Le lendemain, j'ai appris que je n'avais été le seul (il y avait une cinquantaine de participants à ce colloque) et que certains des inscrits, végétariens, avaient demandé un plat spécial. Bref, si Pincopallino a hélas raison de dire que la France est restée au moyen-âge en matière de nutrition, pour ce qui est de la restauration collective ou de l'immense majorité du corps médicale, on observe quand même, me semble-t-il de vrais progrès par la croissance à la fois du nombre de végé et de personnes tout-à-fait ouvertes sur la question même si elles ne souhaitent pas devenir végé - bref, de quoi espérer la sortie du moyen-âge et voir poindre une renaissance culinaire, même s'il faudra clairement nous battre fortement pour l'imposer contre l'ignorance, le crétinisme et surtout les très puissances groupes de pression de l'agro-alimentaire et apparentés.